Aissa :
Liliana, aussi étonnée qu'Aissa, allait prendre la parole mais elle est interrompue par Enzo, qui voulait savoir comment Aissa se portait.
Elle met un moment à décrocher son regard de Liliana, lui adresse un sourire embarassé avant de se tourner vers Enzo.
-"Je vais mieux que ceux qui m'ont fait ça." dit-elle, comme si sa situation n'était pas étonnante, accompagné d'un haussement d'épaules. Ce qui en soit, était vrai. Elle avait bien entendu Enzo hurler dans le couloir, et garda bien pour elle les détails de sa mésaventure... Aissa était sûre qu'Odweron se verrait muni d'un nouveau tapis en peau de Sibérian dès ce soir si elle lui racontait avoir tué deux hommes dans les couloirs, puis avoir décidé de sortir, blessée, car elle entendait une voix. Celle du jeune cerf blanc. Et que, de plus, elle avait dû se débarasser de plusieurs hommes après avoir trouvé ledit cerf. Oui, il tuerait Sibérian et peut-être Aissa au passage.
Avec l'arrivée de Tanja, Liliana allait devoir s'occuper des autres blessés. Au moment où celle-ci se lève, Aissa pose sa main sur son avant bras pour la retenir un instant, et en profite pour lui souffler un remerciement, muni d'un sourire reconnaissant.
Aissa montre ensuite sa hanche à Tanja.
-"C'est moins méchant que ça en a l'air... La blessure n'est pas profonde, ça a juste beaucoup saigné. Ca a été fait au couteau... dit la jeune femme, tout en lançant un regard vers Enzo, espérant ne pas le voir bouillir de colère.
- "Et oui, ça fait plutôt mal, j'ai sans doute aggravé mon cas en perdant connaissance tout à l'heure... J'ai bien sali ma blessure." ajoute-t-elle en enlevant les morceaux de tissus poisseux qu'elle appuyait dessus afin d'exposer sa blessure.
Aissa espérait clairement ne pas relancer Enzo dans une colère noire envers Sibérian... Elle décide de prendre sa défense au passage.
-"Sibérian m'a fait confiance et c'est moi qui ai pris des risques. Mais pas inutiles, contrairement à ce que tu peux croire... J'ai eu une vision." dit-elle, se sentant rougir d'un coup, comprenant que son récit pouvait sembler bizarre.
-" Olwë, le cerf blanc juste là, avait des gros problèmes... Il serait sans doute mort sans moi. Je l'entendais paniquer dans ma tête... Je n'aurai jamais eu le temps de vous demander de l'aide... Je n'y ai même pas pensé. Puis certains d'entre vous êtes aussi ammochés que moi. Tu peux passer tes nerfs sur moi si tu veux, Sibérian ne le mérite pas." ajouta-t-elle, convaincue d'avoir fait l'effet d'un pavé lancé dans une marre en parlant. Elle avait bel et bien empiré son cas maintenant. Exactement ce qu'elle n'avait pas voulu faire.