Estelle
Mmrh... mh... uh ?
Je suis vraiment une flemmarde ! Impossible de dire le contraire et bien digne de cet attrait, j'aime à traîner au lit même déjà réveillée. Alors, bon, pour s'éveiller tout court... Depuis que les événements s'étaient calmés les derniers mois, j'avais pu quelque peu en profiter, bien que cela n'équivaudra jamais ceux permis dans mon monde d'origine. Malgré tout. Malgré que le jeu soit finit , il me fallait rester un minimum en alerte.
Je me hisse difficilement hors de mon sommeil. Mmh... A vrai dire, je suis plutôt bien là et je souhaiterais ne pas ouvrir mes yeux jusqu'au dernier moment pour pouvoir profiter au maximum de cet état. Je me sens bien. Cependant... Cependant, quelque chose me gêne. Une mauvaise sensation ou un pressentiment ? Encore difficile à dire. Peut-être les deux... Je ne sais pas. Je suis encore un rien embourbée dans le sommeil, j'aimerais y demeurer au moins un peu plus longtemps. Pas envie d'y penser...
Malheureusement, le désagrément vient à se confirmer. Le sable. C'est le sable qui vient me réveiller pour de bon. Je le sens glisser sur man peau et s'immiscer dans les orifices de mon corps. Je détestes ça, surtout avec l'humidité, alors ça colle, ça gratte, c'est insupportable.
Pourtant, même en identifiant ce soucis, j'ai l'étrange impression qu'il y a autre chose. Comme les réminiscences d'un moment désagréables. D'ailleurs, en parlant de souvenirs, je n'ai pas en mémoire de m'être récemment endormie. Je faisais autre chose, ça c'est sûr, mais quoi ? Je ne sais pas trop, c'est vague... J'ouvre finalement les paupières. Je vois flou. Mes yeux encore ensommeillés et dépourvue de mes lunettes.
Le ciel est océan et la terre est mer.
Une immense étendue bleutée se déploie de toute sa grandeur, au-dessus de ma personne. Oui, bleu ! Toutefois, non de la teinte de la voûte céleste que ce soit en jour ou en nuit, mais celle attribuée à un point d'eau, munie de ses remous et tous ses attributs. Je suis allongée. Je peux sentir mon entité reposer sur les vaguelettes que forment les ondulations du sable. J'ai toujours confondus les océans et les déserts. C'est vrai ! Les avez-vous bien regardés ? Ce sont de grands espaces vides, mais regorgeant d'innombrables trésors en leur intérieur dont seulement un ou deux osent s'aventurer jusqu'à la surface, mêmes parfois au-delà. Seule la couleur change. Bleu/vert ou foncé pour le liquide et jaune/beige ou clair pour les granulés.
Je ne connais pas ce lieu. Je ne peux pas tout connaître non plus et encore moins s'il s'agit de Gramary Sky.
Je crois que je sais.
Cette horrible sensation... Mes bras le long de mon torse se lève vers l'arrière et par-dessus ma tête pour m'étirer. Mes pupilles restent fixés au plus loin, lasses, nerveuses, au plus profond de ce "plafond". Je n'en suis pas concrètement consciente, mais je refuse de voir le reste. Je ne veux pas de cette vérité.
Mes bras bien étirés, je me relève, mais position assise. Succinctement, mes yeux passe du "ciel" au sable. Tiens ! Il est violet. J'n prends une poignée, puis le laisse s'échappé d'entre mes doigts au gré du vent. Une petite pierre d'une autre couleur reste au creux de ma main, car trop volumineuse. J'ai envie de pleurer. Comme d'habitude, il se passe rien. Pas une larme.
Je repose avec la plus grande délicatesse le caillou parmis les grains. J'ai appris au cours de ce séjour qu'il faut toujours être prudent et surtout respectueux, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Oh ! Apparement, celui que j'avais en main n'est pas le seul de son genre.
Mes yeux poursuivent leur balade. Mes vêtements sont différents. De plus, hormis ces deux pièces de tissus, je semble dépourvue de tout le reste. Heh ! Cette fois-ci, "Elle" fut plus prévoyante. J'eus un très bref sourire ironique à cette pensée.
Je lève mes mains devant moi. Je continue mes étirements. Mes mains alternants entre le salut vulcain, la main énigmatique, les doigts tous joints telle ceux d'une poupée barbie ou, au contraire, tous décollés, avec par-ci par-là quelques moulinets des poignets. Je pourrais faire autre chose. Je pourrais regarder le reste. Je pourrais achever mon inspections. Certes, mais je ne veux pas. Je ne peux pas. Cette réalité est trop dure.
Mes mains bien échauffées, je ramène à moi mes genoux et les enlace de mes bras et y pose ma tête. Je ne veux pas voir. Je ne veux pas entendre. Pourtant, je perçois autour de moi plusieurs bruits.