par Laucirie » 14 Juil 2022 22:35
La médecin des télépathes
Elle la remerciait à son tour? Non, cette femme était atypique. Le regard de la doctoresse dans le sien, sans user de télépathie, elle devinait qu'elle voulait en savoir plus sur le patient dont elle s'était occupé. Se retrouver avec une porte claquée devant le nez fut une surprise de plus, bien qu'elle s'y attendait venant de ce chien. Elle qui s'était voulue courtoise... Elle claqua la langue d'un signe de mécontentement et tourna les talons. Elle avait fait ce qu'elle avait à faire ici. Elle devait encore s'occuper d'invité de la Grande Télépathe qui avaient eu la bonne idée de ne pas se couvrir assez et qui maintenant se plaignait de toux...
En haut des marches, elle ne put s'empêcher de se retourner une dernière fois. Parler avec une pairs ne devaient pas être si dérangeant... Les autres télépathes étaient parfois tellement ingrates et ignares. Non. Les autres femmes de cette Tour... Toute la Tour entière étaient ainsi. Oui, elle n'aimait pas particulièrement les habitants de ce lieu. Mais au moins, elle n'était pas au front.
Stef
Le mage réfléchit un instant.
- Oui. Il y aura sûrement une convocation une fois toutes les démarches faites. Je pense qu'après des convoies seront mis en place pour ramener les soldats à la capitale ou dans leur commune d'origine. Le plus simple sera de poser la question directement au Général. si je le croise un peu plus tard, je pourrais lui demander comment cela se passera si tu veux? A lui ou à un gradé. Ils doivent bien être au courant.
Il ne pouvait pas trop s'avancer sur la question. Il n'avait aucun moyen de vérifier ce qu'il serait fait ou non. Pour lui, c'était juste plus logique que le soldat soit convoqué, cela paraissait plus officiel que juste une missive donné au détour d'une tente pour que le soldat prenne le premier convoie disponible. Il espérait juste que Sonia supporterait le retour.
- On verra bien, dit-il en replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille de la jeune femme.
Joshua Pyol
Cette infusion, ou plutôt cette plante avait une action particulière. Il ne savait même pas si elle devait agir de cette façon, ou si lui avait réagi bien mieux qu'espéré à son côté calmant. Peut importait, il sentait maintenant couler sur lui les émotions environnante même s'il donnait l'impression de planer. Daniel était largué par son comportement et il pouvait parfaitement le comprendre, lui-même ne mettait pas de mot sur ce qui lui arrivait. Sa perception pouvait être très précise mais à ce point là... Il n'avait quand même pas viré à l'empathe quand même ! C'était insensé.
- Hein p'pa, tu veux qu'on les appelle?
La sollicitation de son fils mit du temps à lui parvenir. Qui voulait-il appeler? Ah oui, son frère et ses soeurs. Ses enfants. Oui, oui, ils pouvaient faire ça. Avaient-il le communicateur avec eux? Dans un geste pataud, il chercha son appareil sur lui en vain, il ne l'avait pas. L'avait-il laissé à la chambre? L'avait-il pris avec lui?
- Attend, bouge pas, je vais chercher le mien plutôt. J'ai tout le monde d'enregistré dessus.
S'ils comptait passer des appels, ils seraient mieux dans une pièce tranquille. Ils avaient déjà bien vu ce que cela donnait de rester dans un lieu de passage. Le père de famille ne voulait pas tellement l'admettre, mais retourner dans sa chambre serait sans doute la solution. Autant pour lui pour qu'il se sente mieux, et puis, comme cela, ils n'embêteraient personne lors de leurs divers appels. DAniel se levait déjà pour remonter chercher l'appareil quand Edna arriva. Le jeune mage sourit à la sorcière. Joshua se contenta de sourire comme il pouvait.
- On sous-estime parfois les plantes. Je me sens un peu fatigué.
- Lona? Je la sens dans le salon, répondit simplement Daniel. Tu disais avoir du courrier ?
Cela semblait surprendre un peu Daniel. Joshua eut un sourire un peu plus franc et amusé de le constater. Pour recevoir du courrier de cette façon et en ne sentant aucune angoisse chez Edna, le courrier ne pouvait provenir que d'une personne.
- De Béa ?
Lona
Une fois confortablement installée à proximité de l'âtre, Lona lâcha un soupir. Elle voulait rester avec Dan, avec Edna, ou même avec n'importe qui d'autre de cette maison pour ne pas ressentir la solitude. cette solitude, elle ne l'avait que trop ressenti durant une semaine. Et pourtant, elle se retrouvait là, seule dans ce grand salon avec la volonté d'être seule. Quoi que non, elle voulait être avec Jace. Elle voulait aussi parler avec Gini, l'observer encore et voir jusqu'où son évolution peut aller. Mais Gini était encore inerte.
Elle attrapa ses genoux et posa son menton contre. Devait-elle se forcer? Est-ce qu'elle se sentirait mieux? Non. Fey, lui avait dit, Jace aussi. Sans doute que Dan serait de cet avis aussi. Il allait lui falloir du temps pour se remettre. Elle se sentait tellement fatiguée aussi et un peu patraque. Maintenant qu'elle était seule avec elle-même, elle se demandait si ce n'était pas le contre coup de la téléportation qui la rendait un peu malade. Tant qu'Edna ne s'était pas inquiétée de sa pâleur, c'est que cela devait aller. Est-ce que vraiment ça allait ?
Les flammes dansaient joyeusement de l'autre côté de la vitre. La chaleur se dégageait et se répandait de la pièce à vivre. Où était sa mère? avec Hamilton sans doute à s'occuper des tâche ménagère. Elle était comme ça. Maintenant que sa fille était en lieu sûr, elle reprenait sa vie sereinement. Egoïstement, Lona avait souhaité qu'elle soit là. Est-ce que cela aurait arrangé les choses? Non plus, Lona n'avait pas envie d'être assaillie des questions de sa mère ou d'être couvée de son inquiétude. Alors quoi? Qu'est-ce qu'elle voulait vraiment au fond? Qu'est-ce qui pouvait faire taire cette boule d'inquiétude et d'angoisse qui lui enserrait l'estomac?
Wolf Conor
Il préférait mieux cela. Il lui sourit et s'installa aussi confortablement que sa chaise lui permettait. Il mangea la portion qu'il avait ramené pour lui. Le Général de ce camp ne leur avait donné encore aucune directive face au décret qui venait de tomber. Allaient-ils recevoir des instructions sur les soldats à rapatrier ? Devait-il agir avant d'en recevoir l'ordre de son supérieur direct? C'était frustrant au final d'être simplement Caporal médecin en chef et pas plus haut gradé. Il n'avait pas encore le luxe de dire ses quatre vérités à leur Général.
- Hey, les docs ? Vous avez vu le nouveau décret?
- Hey Jo'. Ouais, je l'ai vu.
Conor se retourna pour faire face au soldat qui l'avait interpelé à la table d'à côté. Il s'entendait bien avec les spadassins et certain des régiments de mages. Ce genre de conversation était courante quand il venait ici.
- Tu penses que pour Arnaud, il a des chances de rentrer ?
- Je peux rien dire. tu sais bien que si ça n'avait tenu qu'à moi, il serait déjà rentré.
Le soldat soupira et remercia Conor en le laissant tranquille. Le médecin ne pouvait vraiment rien dire de plus. Il avala la dernière bouchée de son espèce de barre énergétique et se tourna vers la miss.
- Je suis quand-même "content", si je puis dire. Cela fait plusieurs jours qu'on a pas eu à bouger le camp.
Olya Jost
Olya ne voulait pourtant pas que la conversation ne s’arrête sur cela.
- Vous ne pouviez pas savoir. Beaucoup d’entre nous avons perdu des membres de notre famille avec cette guerre, mais peu ne songent qu’avant la guerre aussi les drames pouvaient arriver. Et il y en aura sans doute encore après la guerre. Cela ne doit pas nous arrêter d’espérer. Vous voulez que je demande au médecin qu’il vous allonge votre temps de repos ?
Le soldat secoua la tête à la négative une nouvelle fois. Olya se surprenait à parler autant à cet homme. Elle qui d’habitude n’osait rien dire, ne rien faire et encore moins la conversation. Cela lui rappelait ses services dans la petite maison de retraite de son village. Les personnes âgées y étaient de bonne compagnie. Finalement, en s’imaginant dans ce cadre-là, la conversation lui paraissait plus facile.
- Quel est votre nom ?
- Ce n’est pas nécessaire de me le demander, il est noté dans le dossier.
- Soit. Mais cela vous empêche de me répondre ?
- Bastien.
- Olya. Je viens d’une bourgade pas loin d’ici qui doit avoir été rasée maintenant. Et vous Bastien ?
- Du Nord du pays, non loin de Lilnis.
- Oh !
Olya fut prise de curiosité. Elle n’était jamais allée aussi loin dans le pays. Lilnis était à proximité de la plage. Peut-être avait-il même déjà vu la mer ?
- Vous ne connaissez pas ?
- Non, je n’ai jamais dépassé la capitale. Vous voulez bien m’en dire plus ? Vous savez, je n’ai pas beaucoup voyagé.
Les yeux de Bastien semblèrent se raviver. Se rappeler son village natal semblait lui faire du bien. Les médecins et autres infirmiers autours d’eux les laissèrent tranquille, trop conscient que le mental des troupes avaient autant d’importance que l’état de leur corps. Ils auraient très bien pu la traiter de tire au flan, à flâner en discutant avec les patients, mais ils n’en firent rien, pas en présence de la lieutenante.
Elisa pourtant n’était pas en état de se rendre compte de ce qui se passait juste à côté d’elle. Son regard était semblable à celui du soldat quelques minutes auparavant. Olya ne l’oubliait pas. La sœur du Général serait sans doute sa prochaine cible.