par Gothikadoll » 18 Mai 2022 19:45
Pietro
Les diverses machines qui meublaient la pièce étaient digne d'un laboratoire professionnel, au point où Pietro se dit que la maîtresse de maison devait certainement faire certains médicaments sur place, ou les faire faire. Était-ce légal ? Était-ce important ? Était-il vraiment bien placé pour débattre de ce qui était légal ou non de toute façon ? De ce que le sorcier put voir furtivement en s'asseyant là où Edna l'invitait, un des membres de la maisonnée était en relation avec des laboratoires du front pour travailler sur un remède au venin artificiel. Il fallait croire que cette expérience à moitié ratée causait encore des problèmes au pays qui la menait
- Si c'est pour le venin artificiel que tu voulais m'ausculter, je peux te rassurer dès maintenant.
- Oh ça je n'en doute pas. Mais retire ta chemise tout de même, il n'y a certainement pas que du venin qui a voyagé dans tes bronches.
Pourquoi sa respiration s'était-elle subitement accélérée ? Tout comme son coeur d'ailleurs. C'était l'occasion parfaite, il n'avait plus besoin de trouver de prétexte pour montrer ces marques à Edna et lui demander ce qu'elle en pensait. Était-ce ça la raison ? Il avait peur qu'elle comprenne, qu'elle lui demande de raconter. Et cette peur devait se voir sur son visage si l'on en croyait cette main posée sur la sienne
- Pietro ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- C'est... confus. On va dire ça. Rien de catastrophique rassure toi, mais.... autant que je te montre.
Desserrant ses doigts qu'il ne se souvenait pas d'avoir refermé comme ça sur ses bras, Pietro retira enfin cette chemise pour dévoiler à Edna ces longues et fines traces qui lui parcourait les membres et le ventre
- Ce matin je me suis réveillée avec une migraine à m'en déchausser les dents. Et... ça. Enfin, c'était plus visible ce matin, ça me parcourait les bras jusqu'aux poignets.
- Tu as guéri une cheville cassée en une nuit, mais ces marques.... Par quoi as-tu été griffé exactement ?
Le jeune homme ne regardait pas Edna directement, tâchant déjà d'éviter de penser à ces moments où c'était le Grand Mage qui passait ses doigts sur sa peau, mais à cette question il ne put s'empêcher de se lever pour s'éloigner un peu
- Je pense que tu as déjà une petite idée.
- Pietro...
- Comme je t'ai dit, c'est confus. Je n'ais pas reperdu pieds, mais j'ai fait appel à Père pour détruire un des projets du laboratoire.
Le regard d'Edna ne trompait pas, cette nouvelle l'avait inquiété instantanément, mais Pietro passa sur la quantité d'énergie qu'il lui avait fallu dépenser pour raconter la suite
- Je ne sais pas exactement pourquoi ou ce qu'il s'est passé, mais ma soeur m'a fait sortir du laboratoire de façon brutale, m'éviter de rester dans ce chaos ou de me blesser ou peu importe. Tout ce que je sais, ou plutôt dont je me souviens, c'est que je semblais être en plein cauchemar, comme.... pas prisonnier mais comme si plusieurs personnes, ou créatures plutôt, me retenaient. J'avais beau me débattre, appeler à l'aide, je n'arrivais pas à me dépêtrer de cette situation, puis je me suis réveillé dans... je crois qu'on était déjà dans une sorte de grange. Ma soeur était là, à me dire que Père "les" avait fait partir. Jusqu'à ce matin je pensais... je sais même pas ce que j'en pensais avant ce matin, mais en voyant ça et...
- Et ?
- Et mes yeux... Edna... je sais qu'ils me veulent, et je sais que ce pouvoir est dangereux, mais j'en ai besoin. J'ai plus le choix, pas avec ces projets de cinglés que ces tarés veulent mettre en place, pas avec Fey qui présente des symptômes dont on ne sait rien, pas si je dois retourner à la Tour. J'ai besoin de plus de pouvoir, j'ai besoin d'être plus fort mais... Edna... je veux pas me perdre. Et veux pas devenir comme le Grand Mage à toujours chercher plus de puissance, plus de capacités, plus... plus.
Quand avait-il commencé à tourner en rond ? Et quand est-ce qu'Edna s'était-elle levé ? Pietro était un peu perdu à cet instant, et c'est sans trop savoir pourquoi ses joues étaient humides qu'il les essuyait d'un revers de main.
- Tu n'es pas Balthazar Pietro. Et de ce que je vois tu ne suivras pas le même chemin que lui. Tu écoutes les personnes autour de toi, le Patriarche ne semble pas vouloir de toi dans son domaine plus qu'il ne souhaite visiblement les Renégats dans le nôtre. Pietro regarde moi. Tu connais ce pouvoir, tu sais mieux que quiconque d'où il vient, comment il fonctionne, et surtout ce qu'il peut te faire. Tu l'as dit toi-même, tu ne veux pas te perdre, tu es déjà sur un chemin différent de celui emprunté par Balthazar.
Shean
Ses émotions allaient dans tous les sens, même si Shean montrait surtout une forte apathie à cet instant. Ou du moins, il tâchait d'afficher le moins possible ce qui tourbillonnait en lui, il aurait été bien incapable de décrire cette tempête de toute façon. Qu'était-il ? Fâché ? Sans doute, contre lui-même, enragé contre les envoyés de Melchior qui avaient ramené Phoenix au château des flammes. Contre son maître, c'était plus compliqué, il n'avait pas accepté ce départ, mais il n'irait pas contre, il n'était donc pas responsable de l'absence de Phoenix tout en l'étant. Contre Phoenix, un peu, mais c'était surtout l'incompréhension qui primait, et c'était là tout le coeur de la tempête. C'était Ielena une seconde fois, comme une mauvaise réinterprétation d'une pièce de théâtre qu'on ne voulait de toute façon pas revoir. Elle n'était pas morte, certes, mais elle n'était pas plus accessible pour autant. Et Sam... Sam n'y était pour rien dans cette histoire, elle n'avait pas à subir sa sale humeur, d'autant qu'elle ne le cherchait pas ou ne cherchait pas à se servir de lui ou à outrageusement tenter de le "consoler"
- S'il tient à la vie il ne te fera rien, tout le monde sait que tu es une employée ici, même sur le front ça doit se savoir que la petite fille du célèbre docteur Henkel travaille à la Tour. Tu peux ouvrir ça sans problème.
Peu importe ce qu'il y avait sur cette lettre de toute façon, mais une information tilta dans l'esprit du tortionnaire à cet instant
- Attends. Non, tu peux ouvrir mais, Meryll est toujours à ton service non ?
- D'où mon incertitude. J'ai envoyé Meryll avec ma lettre hi...er... oui hier. Donc je ne sais pas trop où elle en est. Je lui ai intimé de faire une escale mais...
- Mais t'as pas moyen de savoir si elle l'a fait où si elle est actuellement dans le coma au milieu d'une clairière. Je peux toujours essayer de récolter des informations auprès des différents coursiers mais...
- Nan, t'embête pas pour ça. Je m'inquiète mais je vais lui faire confiance pour pas faire n'importe quoi.
Jace
Il allait devoir lire ce décret avec sérieux pour faire cette liste rapidement. La première pensée de Jace fut pour Amy évidemment, comme le disait si bien Valentin, c'était maintenant que ces hommes et ces femmes étaient sur le terrain depuis des jours, voire même des semaines qu'un décret arrivait enfin pour mettre un terme à ces folies. Dans l'absolu, ils n'avaient pas tant de soldats ou membres de l'armée qui entraient dans la première catégorie sous sa tente, plus maintenant, ils arrivaient encore à les rapatrier. Et en y repensant, Elouan et Valentin en faisaient techniquement partie. Amy pouvait rentrer dans la 5e catégorie, le fait d'être pyromancienne ne constituait visiblement pas un handicap en soi. Mais il allait devoir batailler avec lui-même pour la renvoyer alors que c'était plus simple de surveiller l'avancée du venin sur le front, surtout vis-à-vis de sa condition de "demi sang" qui la mettrait en danger dans un hôpital de la capitale
- Le retour des personnes concernées est une évidence pour la plupart. Mais pour les envenimés, n'est-ce pas plus simple de les garder ici dans la mesure du possible ? Les laboratoires sont sur place, les produits et les machines de tests aussi, les équipes de JL sont formés à chercher des signes. Pour les effets résiduels, je ne dis pas, les patients seront mieux chez eux pour récupérer, ou à l'hôpital pour ceux qui nécessitent des soins supplémentaires. Mais pour les personnes encore envenimées, j'ai bien peur que nous soyons mieux équipés que la capitale pour le moment.
Sonia n'a pas bougé et attends patiemment, elle a relevé la tête pour dire au revoir à Dimitri