Vankhor se mit en route sur l'heure. Il espérait arriver à temps pour pouvoir embarquer sur le navire.
N'étant pas très fort pour évaluer le temps qu'il lui faudrait pour rallier le port, il estima qu'il lui faudrait sans doute plus d'une journée pour se rendre à destination. Il espérait aussi que l'eau lui faciliterait l'avancée.
Au sud, le lac se transformait en une rivière qui marquait l'entrée en terre de Gaïara. Il pénétra donc dans la contrée voisine en suivant le courant. Le départ fut tumultueux, puisque le cours d'eau dévalait les pentes des montagnes. En moins d'une heure, le Minousha était déjà aux abords de l'immense forêt de Linasia.
Fermant les yeux, il se remémora la carte affichée aux abords du lac. Suivre le lit de la rivière lui ferait faire un détour. Vankhor décida donc de couper par la forêt, jugeant que quelques heures de marche ne seraient pas d'une trop grande pénibilité.
Il avança pendant plusieurs heures à travers les troncs.
La variété caractérisait le bois. Les conifères se mêlaient aux feuillus en un harmonieux mélange. Il observait avec curiosité toutes les essences d'arbres différentes qu'il croisait : à hauteur de tête, les troncs droits des sapins et des jeunes hêtres, et en levant le cou, les courbes gracieuses des branches des chênes centenaires et le reflet du soleil à travers les feuillages. Le Minousha n'aurait jamais pensé qu'il pourrait trouver ceci si près de son lieu de vie si chaud. Il humait toutes les odeurs nouvelles qui s'offraient à lui.
Son parcours ne fut pas excessivement pénible. Par endroits, la mousse verte et douce lui caressait les coussinets. A d'autres, le tapis de feuilles bruissait sous ses pas. Le chant de quelques Fleetitwiks venait ajouter au tableau encore plus de sérénité que n'en contenait déjà le lieu à lui tout seul. Il ne vit pas le temps passer.
Bientôt, il rejoignit le cours de la rivière. A partir de là, Vankor décida de retourner dans le lit du cours d'eau et de nager. Mais avant, il allait faire une petite pause. Il commençait à avoir faim ; son trajet à travers la forêt lui avait ouvert l'appétit. Il trouva des buissons aux baies sucrées, pêcha deux poissons dans le torrent qu'il dévora d'un trait puis se remit en route.