Entendant le bâillement du Lunaris, Ilith se secoua. Il fallait qu'elle construise l'abri de Nolia.
Elle prit une grande bouffée d'air frais et poussa un long soupir afin de se détendre encore davantage.
Elle cueillit ensuite quelques mures - car oui, les ronces portaient elles aussi des fruits - et réussit à attraper quelques baies du buisson se trouvant en-dessous.
Avant de les manger, elle proposa aux autres de se servir s'ils en avaient envie... et s'ils le pouvaient, car les ronces qui enveloppaient le buisson empêchaient un tant soit peu l'accès aux fruits de l'arbuste.
Elle avala rapidement sa petite collation, et cette fois, se sentit d'attaque pour édifier le promontoire de la Flamiris.
Elle s'écarta du groupe d'une dizaine de mètres, s'assit, inspira, souffla et ferma les yeux.
Son petit en-cas l'avait revigorée, car cette fois, elle fit sortir de terre quatre grands chênes formant un carré presque parfait.
Pour être sûre de ne pas faire de malaise, elle s'arrêta là pour l'instant et ouvrit les yeux.
Constatant que le début de son ouvrage avait l'aspect désiré, elle se tourna vers Nolia, comme pour attendre confirmation.
Au bout de deux minutes, ne sentant pas de malaise particulier venir, elle entreprit de finir la construction.
Comme la veille, les branches les plus basses, situées à quatre ou cinq mètres du sol, s'entrelacèrent en se ramifiant afin de former un plancher quasiment sans aucun trou mais avec foison de brindilles feuillues formant une couche confortable. Puis des branches à peine plus hautes s'étirèrent et s'entrelacèrent elles aussi pour forme une coupole végétale.
Ilith rouvrit les paupières, mais elle eut à peine le temps de voir son oeuvre terminée : elle s'écroula sur le sol, harassée de fatigue, et s'endormit.