Prince est un oryals de sang bleu qui était autrefois destiné à régner sur la contrée d’Infermo. Il était alors connu pour sa fâcheuse habitude à courtiser toutes les jolies femelles qui croisaient son chemin. En quelques années à peine, sa réputation était parvenue aux oreilles de l’intégralité de ses sujets. Ces derniers, et notamment ces dernières, devinrent alors méfiantes à son égard et à son prétendu amour. Le pauvre prince qui était avant adulé et charmer par toutes celles qui rêvaient de monter sur le trône à ses côtés, devait à présent enchaîner les refus.
Une semaine avant son couronnement, il fit un tour dans les rues d’un petit village qui se situait au pied d’un volcan. Il n’essaya rien d’entreprendre cette fois ci. Si ses illusions c’étaient déjà considérablement amenuisée avec le temps, elles s’étaient complètement éteintes à l’annonce officiel de son mariage. Il était en effet promis à la princesse d’une contrée voisine. La célébration était prévue la veille de son sacrement, et des invitations officielles avaient été envoyées dans tout le royaume afin de convié l’intégralité des créatures aux deux événements. A partir de ce moment, le prince savait que tout espoir d’aventures volatiles n’était plus permit.
Alors qu’il traînait les sabots l’esprit morose, il aperçut une silhouette à l’orée de la forêt à quelques pas seulement du village. Il plissa les yeux pour tenter de la distinguer plus amplement, mais l’ombre s’enfonça dans les sous-bois et disparue de son champs de vision. La curiosité piquée, il décida de s’élancer à sa suite. Il ne lui fallut à peine plus d’une minute pour retrouver la créature précédemment aperçue entre les arbres. Il put alors admirer une magnifique oryals comme lui, à la robe bleu nuit parcourue de constellations brillantes, recouvertes au niveau de l’encolure de longs crins noirs tressés. La belle releva la tête surprise en sa direction. Son charme était tout simplement envoûtant. Prince était persuader qu’elle n’était pas une de ses sujets, il s’en serait rappeler sinon. Il entama donc la conversation en lui demandant d’où elle venait, s’en oublier de la qualifier de « douce et belle créature ». Touchée par ses compliments elle rougit en lui expliquant qu’elle venait de Renarhim et qu’elle avait effectué le voyage pour cueillir certaines plantes poussant exclusivement dans des zones volcaniques. Elle joignit le geste à la parole en indiquant de l’une de ses pattes son panier au sol à demi rempli. Prince se réjouit de ses mots qui laissaient comprendre qu’elle n’avait aucune idée de son identité ni de son passé tumultueux et pécheur. Il lui proposa alors galamment son aide pour porter son panier d’osier pendant sa cueillette. Elle accepta avec un large sourire et la discussion entre les deux se prolongea jusqu’à la tombée de la nuit. Après l’avoir charmer tout l’après-midi allant même jusqu’à lui accrocher des fleurs dans la crinière et faire semblant de s’intéresser à sa passion botanique et sa contrée d’origine, Prince vue le moment parfait pour l’inviter. Mais celle-ci déclina et repartie en direction du cœur de la forêt prétendant qu’elle avait des choses à régler en cette nuit de pleine lune. Avant de disparaître complètement, elle s’immobilisa et tourna légèrement la tête sur le côté avant de prononcer ces mots : « j’ai apprécié cette journée avec vous. Votre compagnie m’a été très agréable. Je suis désolé de vous quitter de la sorte mais j’espère avoir la chance de vous recroiser un de ses jours avant mon départ ». Puis elle disparue dans l’ombre. « Le revoir avant son départ » ? se dit le prince… évidemment qu’elle allait le revoir ! Il reviendrait tous les jours s’il le fallait, hors de question qu’une créature aussi divine ne finisse pas par succomber à son charme. Il ne s’était certainement pas coltiner le port d’un panier toute la journée tel un domestique et des ragots dont il n’avait que faire pour rien !
C’est ainsi que les quatre jours suivants il revint au même endroit retrouvant à chaque fois la belle avec les fleurs figées dans sa crinière qui n’avaient étrangement pas bougés. Et tous les jours elle s’échappait à la fin de la journée avant qu’il n’ait pu entreprendre quoi que ce soit. Jusqu'au vendredi, il lui annonça qu’il ne serait pas au rendez-vous ce week-end. Déçue, la mystérieuse oryals lui demanda une justification, l’informant au passage qu’elle devait rentrer chez elle le dimanche soir. Le prince se passa bien de lui expliquer qu’il devait être présent à son mariage et le lendemain à son couronnement. Il éluda la question avant de lui proposer de fêter leur rencontre et leur dernier moment ensemble. Il était prêt à se montrer particulièrement insistant car il savait que c’était là sa toute dernière chance, mais, à sa grande surprise, l’oryals accepta en scellant ces lèvres sur les siennes. A la fin du baiser cependant, elle le regarda droit dans les yeux en lui demandant si elle était bien l’élue de son coeur et s’il promettait fidélité en attendant qu’elle revienne le voir. Il lui en fit prestement le serment accompagné d’une déclaration d’amour enflammée. Ils passèrent la nuit ensemble et s’endormir l’un contre l’autre sous les doux rayons de lune. Ceux du soleil la réveillèrent finalement le lendemain alors qu’elle était seule. Elle se leva, récupéra ses besaces pleines de végétaux en tout genre et se dirigea en direction du village pour y prendre un petit déjeuner.
En voyant tout le monde parfaitement apprêtés, elle demanda quel évènement se tenait en ce jour pour justifier cela. L’aubergiste qui l’a servi lui expliqua qu’avait lieu le mariage du prince de la contrée. Jetant un rapide coup d’œil à son barda, elle prit alors la décision d’y assister. Elle avait en effet récolté plus que ce dont elle avait besoin et, surtout, elle eut subitement l’espoir de revoir Prince à cette cérémonie. C’était probablement ce qui devait l’occupé ce week-end, mais pourquoi alors ne pas lui en avoir parler et l’inviter à venir avec lui ? Peut être avait il eut peur de la déranger dans sa cueillette ? Qu’importe ! Avec un peu de chance ils se allaient se revoir à nouveau.
C’est ainsi qu’elle se retrouva dans la foule entrain d’admirer la mariée dans une incroyable robe s’avancer jusqu’à l’autel. A l’annonce du prince, elle tourna la tête en même temps que autres convives, un pincement au cœur en pensant à son Prince à elle qu’elle n’avait pour l’instant pas trouvé. C’est alors qu’elle le vit entrée par la grande porte sous les applaudissement. Il lui fallu quelques secondes pour que le choc passe, et réaliser ce qui était entrain de se dérouler sous ses yeux. Elle resta pétrifiée sur place. Le regardant passer juste devant elle s’en lui prêter aucune attention. Elle le vit, son aimé, se positionner juste à côté de celle qu’il allait épouser…
Ces fleurs fanèrent d’un seul coup, et des larmes qu’elle ne put retenir coulèrent le long de ses joues. Elle partie au galop dehors, bousculant tout sur son passage et créant un mouvement de foule bruyant. Ce dernier attira l’attention, mais en se retournant Prince ne parvint pas à en identifié l’origine. Il se reconcentra alors sur son sort en court.
En regardant celle qui ce tenait à ces côtés, il ne put s’empêcher de se dire qu’elle était nettement moins charmante que sa belle de la forêt. Cette impression continua toute la journée. Il critiqua intérieurement les moindres traits physiques ou de caractères de celle qui demain allait devenir reine, en la comparant à chaque fois à l’oryals qu’il avait fréquenté toute la semaine. Son rire était bien trop vulgaire, ses crins pas assez doux, son ton trop sérieux avec un cruel manque d’humour ; elle ne faisait que parler d’elle-même, trop prétentieuse, impatiente… Il ne cessait de revoir le sourire si tendre et sincère de sa belle des bois et de se remémorer des moments passés avec. Cette semaine avait été sans doute l’une des plus belles de sa vie. Quant bien même les fleurs n’étaient point sa passion, il était réellement heureux de ses balades forestières en sa compagnie. En réalité, elle lui lui manquait… Il commença à regretter sérieusement son ''oui'' de tout à l’heure, si bien qu’il profita du bal pour s’extirper discrètement en direction de la forêt.
Après plus d’un quart de recherches il retrouva finalement celle qu’il aimait vraiment devant un curieux chaudron fumant. Elle tourna rapidement la tête avant de s’exclamer stupéfaite ''toi ?! ''. ''Oui'' répondit-il avec un sourire. ''Tu m’as terriblement manqué aujourd’hui.. je voulais te dire… que...enfin.. Je voulais te dire que je t’aime!''. Elle fronça sévèrement les sourcils à ces mots. ''Tout vas bien ?'' demanda t’il inquiet en le remarquant. ''oui oui'' le rassura t’elle en s’adoucissant. ''J’ai préparé assez de cette boisson pour deux, je voulais t'en garder pour plus tard, mais comme finalement tu es là... tu veux bien me faire plaisir et la goûter s’il te plaît ? On pourrait passer un moment ensemble après si cela te dit'' lui lança t’elle avec un grand sourire qu’il lui rendit avant de tremper ses lèvres dans le breuvage. Le goût le rebuta immédiatement, il était tout bonnement infect ! Mais il en bu tout de même plusieurs gorgées de peur de la vexée. Il ne craignait pas qu’elle lui refuse une nouvelle nuit, de toute façon il devait absolument rentré, ce n’était pas possible, mais il ne souhaitait pas la blessée et au contraire, lui faire plaisir. Il s’arrêta pourtant plus vite qu’il ne l’aurait voulu. En s’effondrant au sol dans une toux infernale. La sorcière rangea alors ses affaires comme si de rien n’était et se mit en route. Dans un effort douloureux il réussi à prononcer un ''attends'' a peine audible. Sans se retourner elle lui donna pour seule explication '' tu ne ferais désormais plus jamais de mal à quelqu’un qui t’aime… puisque plus personne ne t’aimera'', avant de se fondre à la pénombre.
Quelques secondes après sa disparition, Prince se releva sans aucune séquelles apparentes. Il chercha son aimée dans toute la forêt pour lui expliquer, mais en vain… . Il rentra finalement au bal, où tout le monde s’écarta sur son chemin avec un air de dégoût. Il comprit alors qu’il avait été maudit. Son aura était devenue repoussante, même pour les propres membres de sa familles. L’annulation du mariage fut prononcée et il n’accéda pas au trône le lendemain.
C’est ainsi que le Prince Charmant se retrouva condamné à une vie sans amour pour le restant de ses jours.