Spoiler: show
Dès ses premiers pas dans les sous-bois, il sentit que ça n'allait pas. Aucun doute, on ne l'avait pas envoyé ici pour cueillir des fraises : le combat serait de mise. Les ombres avaient commencé à envahir la forêt de Linasia et ce petit bout, nommé le Bois des Fées, lui avait été confié. Désormais, il serait responsable de la survie de ces lieux, tâche qu'il avait acceptée avec fierté. Son entraînement l'avait formé à plein de situations, il se sentait prêt.
Le premier jour, il rencontra les habitants des bois pour se présenter. Il trouva également une maisonnette petite et discrète mais amplement suffisante, qu'on lui prêtait en remerciement de ses services. Puis il constitua de petites réserves de nourriture et la nuit tomba sans qu'il ne la voie arriver.
Il n'eut pas autant la possibilité de se reposer qu'il l'aurait souhaité. On vint le tirer de son lit pour faire face à une attaque. Sautant sur ses pattes, il suivit le Stoufix qui l'avait éveillé et se jeta dans le combat sans hésiter. Ses adversaires étaient tenaces mais il put les vaincre sans trop de blessures. Malheureusement, il était arrivé un peu tard et le frère du petit Stoufix était blessé. Lui ayant prodigué les premiers soins, il entreprit de patrouiller pour sécuriser les lieux, arrêtant rapidement deux nouvelles incursions.
Lorsqu'il put revenir à son lit, il était fourbu. Il s'éveilla alors que l'après-midi était bien entamée et on lui confirma que les ombres attaquaient principalement de nuit, lorsque leur pouvoir était au plus haut. Il soupira à l'idée que son rythme de vie serait désormais inversé mais c'était là son devoir.
Les jours suivants furent sur un rythme similaire. Fleur de Coton se levait à l'heure du goûter, apportait son aide, profitait de ses loisirs ou accomplissait des tâches ménagères puis la nuit tombait. Il parcourait alors les bois, l'oreille à l'affut de tout bruit suspect. Il combattait les ombres. Puis, au lever du soleil, il allait se coucher.
Au bout de quelques semaines, il en vit à s'interroger. Que se passait-il qui justifiait ces attaques ? Aidé des habitants des bois, il se lança dans une petite enquête. Il chercha d'abord ce qui intéressait les ombres. Pour ce faire, une nuit, il se posta en observateur plutôt que d'attaquer. Suivant discrètement les ombres, celles-ci se dirigèrent sans hésiter au cœur de la forêt. Il les vit s'approcher d'une clairière protégée par une barrière lumineuse et attaquer cette dernière. C'est là qu'il choisit d'intervenir, préférant perdre la piste que de risquer de voir des créatures sous sa responsabilité attaquées. Il connaissait bien son travail désormais et cette tâche peu plaisante fut vite expédiée. Alors il se tourna vers la clairière... et le nom des bois prit tout son sens.
Il traversa sans peine la barrière magique, émerveillé devant ce qu'il découvrait. La végétation était différente : mousse phosphorescente, fleurs attirant des centaines de lucioles, troncs aux reflets irisés et un parfum puissant qui lui évoquait le printemps et les Dieux. Mais ce qui le fascina, c'étaient ces fées qui voletait ici et là. Certaines s'affairaient comme des abeilles butinant du pollen mais d'autres semblaient simplement se laisser porter par la brise. Il avait même la sensation de percevoir un air musical mais ignorait d'où cela provenait.
Silencieusement, il fit le tour de la clairière. Une fée verte et rose s'approcha et lui souhaita la bienvenue. La remerciant, il en profita pour l'interroger sur cet endroit :
- Nous sommes au Havre, c'est ici que nous protégeons le Faireaf, le cœur de la forêt, qui lui-même protège la magie des bois.
- C'est ce que les ombres recherchent ?
- Oui, en le volant, les bois seront à elles et plus personne ne bénéficiera d'aucune protection.
Il comprit que c'était là le vrai sens de sa mission. En discutant, la fée lui fournit de plus amples informations et lui apprit notamment qu'une ombre plus puissante, qu'elle qualifiait de démon, souhaitait s'emparer du Faireaf. Quand il chercha à en savoir plus à propos de ce dernier, elle hésita. Mais son cœur était pur et elle le lui montra : c'était une émeraude énorme, posée sur de la mousse au centre de la clairière. Il semblait avoir des racines, plongées dans la terre. Une lueur en émanait et on percevait sans peine sa puissance magique.
- Il en existe plusieurs en Gaïara, la majorité sont dans la forêt de Linasia. Si le démon parvient à s'en emparer, il triplera sa puissance et tout le bois sera condamné.
Ils discutèrent encore un moment avant que Fleur de Coton ne se décide à rentrer chez lui. Tout ce qu'il avait découvert lui trottait dans la tête et il peina à trouver le sommeil.
Le lendemain, il retourna voir les fées et mit un plan en place avec elles. Puis, à la nuit tombée, il alla combattre les ombres. Il fit semblant de se laisser déborder par un groupe un peu plus nombreux que d'habitude et elle le délaissèrent rapidement pour se diriger vers leur objectif. C'était facile, songea-t-il. Il se releva - il avait tout de même écopé de mauvaises blessures - et partit à leur suite.
Discrètement, il les observa parvenir au cœur de la clairière où la barrière cédait sous leurs coups. Il les observa se ruer vers le Faireaf, arracher ses racines et s'en fuir. C'était bien évidemment une copie, doublée d'une illusion pour renforcer l'impression. Fleur de Coton se mit en traque. Son odorat, sa vue, ses capacités de déduction et son intuition se déployèrent à leur maximum pour l'aider à suivre la piste sans se faire repérer. Son entrainement n'était pas particulièrement orienté sur la discrétion mais il s'en sortit bien.
Lorsque des sons lui firent lever le museau, il se figea. Devant lui, une ombre plus grande que les autres, noire aux reflets de flammes, se dressait face à ses larbins qui lui tendaient respectueusement le faux Faireaf. Le démon. Celui-ci s'empara du butin et l'avala. Heureusement que ça n'était qu'une simple émeraude ! Certes sa valeur monétaire était conséquente, mais cela ne lui apporterait qu'un poids à l'estomac.
Tous se firent attentifs. Le démon, les ombres et Fleur de Coton attendaient, se demandant ce qui allait se passer. Rien. Le chef balaya donc ses mignons d'un revers de... tentacule ? Un genre d'appendice noir, surgit de son corps, frappant ses cibles avant de se rétracter. Le Lunaris ne connaissait pas grand-chose à ces êtres mais il savait que la lumière ne leur faisait pas de bien. L'aube approchait mais trop lentement pour lui être d'un quelconque secours. Que pouvait-il faire ? Dans son dos, une petite voix s'éleva :
- Penses-tu pouvoir le vaincre si nous illuminons la scène ?
C'était la petite fée qui lui avait donné les informations. Il ne s'était pas attendu à la voir ici ! Mais il était prêt, il se battrait pour sauver le Bois des Fées. Alors il accepta sa proposition et, lorsqu'elle lui fit signe, il se mit à courir vers son adversaire. Surpris, celui-ci prit un premier coup avant de se recroqueviller dans un cri de douleur : les fées avaient invoqué leur magie. En cercle autour d'eux, elles illuminaient les lieux. Les petites ombres s'évaporèrent aussitôt et le démon lui-même sembla rétrécir. Mais sa magie obscure s'activa, comme des flammes qui dansaient sur tout son corps.
Fleur de Coton ne prit pas le temps de profiter du spectacle et plongea, crocs et griffes en avant, paré à un rude combat. Son ennemi était plus que coriace. Sans aide, il aurait été vaincu en deux coups. Mais ainsi, il avait une réelle chance. Du moins s'en persuadait-il à chaque fois qu'il sentait la chair âcre du démon dans sa gueule. Il prenait de méchants coups et son sang coulait, l'affaiblissant. Mais il se relevait et repartait.
La lumière des fées commença à faiblir. C'était trop tôt ! Certes, son adversaire semblait en mauvaise posture, mais sans la magie de ses alliées, il n'était pas certain de pouvoir gagner. Avec l'énergie du désespoir, il se propulsa sur ses pattes, droit vers ce qui tenait de gorge au démon. Il plongea ses griffes, arrachant sans discernement. Enfonça ses crocs. Ferma les mâchoires. Et releva la tête vers le ciel, malgré la résistance de la chair. Puis il s'effondra, inconscient.
Ce furent les fées qui lui racontèrent la suite. Avec sa dernière attaque, il avait porté le coup fatal. Elles avaient eu peur en voyant qu'aucun des deux ne bougeait mais finalement, en osant s'approcher, elles avaient pu constater l'issue du combat. Fleur de Coton avait vaincu le démon, sauvé la forêt et accompli sa mission ! Il resta alité plusieurs jours pour se remettre de ses blessures. Et lorsqu'il pu enfin retourner en patrouille, il constata que si la bataille était gagnée, les ombres n'avaient pas disparu. Finalement, sa mission n'était peut-être pas achevée...
Le premier jour, il rencontra les habitants des bois pour se présenter. Il trouva également une maisonnette petite et discrète mais amplement suffisante, qu'on lui prêtait en remerciement de ses services. Puis il constitua de petites réserves de nourriture et la nuit tomba sans qu'il ne la voie arriver.
Il n'eut pas autant la possibilité de se reposer qu'il l'aurait souhaité. On vint le tirer de son lit pour faire face à une attaque. Sautant sur ses pattes, il suivit le Stoufix qui l'avait éveillé et se jeta dans le combat sans hésiter. Ses adversaires étaient tenaces mais il put les vaincre sans trop de blessures. Malheureusement, il était arrivé un peu tard et le frère du petit Stoufix était blessé. Lui ayant prodigué les premiers soins, il entreprit de patrouiller pour sécuriser les lieux, arrêtant rapidement deux nouvelles incursions.
Lorsqu'il put revenir à son lit, il était fourbu. Il s'éveilla alors que l'après-midi était bien entamée et on lui confirma que les ombres attaquaient principalement de nuit, lorsque leur pouvoir était au plus haut. Il soupira à l'idée que son rythme de vie serait désormais inversé mais c'était là son devoir.
Les jours suivants furent sur un rythme similaire. Fleur de Coton se levait à l'heure du goûter, apportait son aide, profitait de ses loisirs ou accomplissait des tâches ménagères puis la nuit tombait. Il parcourait alors les bois, l'oreille à l'affut de tout bruit suspect. Il combattait les ombres. Puis, au lever du soleil, il allait se coucher.
Au bout de quelques semaines, il en vit à s'interroger. Que se passait-il qui justifiait ces attaques ? Aidé des habitants des bois, il se lança dans une petite enquête. Il chercha d'abord ce qui intéressait les ombres. Pour ce faire, une nuit, il se posta en observateur plutôt que d'attaquer. Suivant discrètement les ombres, celles-ci se dirigèrent sans hésiter au cœur de la forêt. Il les vit s'approcher d'une clairière protégée par une barrière lumineuse et attaquer cette dernière. C'est là qu'il choisit d'intervenir, préférant perdre la piste que de risquer de voir des créatures sous sa responsabilité attaquées. Il connaissait bien son travail désormais et cette tâche peu plaisante fut vite expédiée. Alors il se tourna vers la clairière... et le nom des bois prit tout son sens.
Il traversa sans peine la barrière magique, émerveillé devant ce qu'il découvrait. La végétation était différente : mousse phosphorescente, fleurs attirant des centaines de lucioles, troncs aux reflets irisés et un parfum puissant qui lui évoquait le printemps et les Dieux. Mais ce qui le fascina, c'étaient ces fées qui voletait ici et là. Certaines s'affairaient comme des abeilles butinant du pollen mais d'autres semblaient simplement se laisser porter par la brise. Il avait même la sensation de percevoir un air musical mais ignorait d'où cela provenait.
Silencieusement, il fit le tour de la clairière. Une fée verte et rose s'approcha et lui souhaita la bienvenue. La remerciant, il en profita pour l'interroger sur cet endroit :
- Nous sommes au Havre, c'est ici que nous protégeons le Faireaf, le cœur de la forêt, qui lui-même protège la magie des bois.
- C'est ce que les ombres recherchent ?
- Oui, en le volant, les bois seront à elles et plus personne ne bénéficiera d'aucune protection.
Il comprit que c'était là le vrai sens de sa mission. En discutant, la fée lui fournit de plus amples informations et lui apprit notamment qu'une ombre plus puissante, qu'elle qualifiait de démon, souhaitait s'emparer du Faireaf. Quand il chercha à en savoir plus à propos de ce dernier, elle hésita. Mais son cœur était pur et elle le lui montra : c'était une émeraude énorme, posée sur de la mousse au centre de la clairière. Il semblait avoir des racines, plongées dans la terre. Une lueur en émanait et on percevait sans peine sa puissance magique.
- Il en existe plusieurs en Gaïara, la majorité sont dans la forêt de Linasia. Si le démon parvient à s'en emparer, il triplera sa puissance et tout le bois sera condamné.
Ils discutèrent encore un moment avant que Fleur de Coton ne se décide à rentrer chez lui. Tout ce qu'il avait découvert lui trottait dans la tête et il peina à trouver le sommeil.
Le lendemain, il retourna voir les fées et mit un plan en place avec elles. Puis, à la nuit tombée, il alla combattre les ombres. Il fit semblant de se laisser déborder par un groupe un peu plus nombreux que d'habitude et elle le délaissèrent rapidement pour se diriger vers leur objectif. C'était facile, songea-t-il. Il se releva - il avait tout de même écopé de mauvaises blessures - et partit à leur suite.
Discrètement, il les observa parvenir au cœur de la clairière où la barrière cédait sous leurs coups. Il les observa se ruer vers le Faireaf, arracher ses racines et s'en fuir. C'était bien évidemment une copie, doublée d'une illusion pour renforcer l'impression. Fleur de Coton se mit en traque. Son odorat, sa vue, ses capacités de déduction et son intuition se déployèrent à leur maximum pour l'aider à suivre la piste sans se faire repérer. Son entrainement n'était pas particulièrement orienté sur la discrétion mais il s'en sortit bien.
Lorsque des sons lui firent lever le museau, il se figea. Devant lui, une ombre plus grande que les autres, noire aux reflets de flammes, se dressait face à ses larbins qui lui tendaient respectueusement le faux Faireaf. Le démon. Celui-ci s'empara du butin et l'avala. Heureusement que ça n'était qu'une simple émeraude ! Certes sa valeur monétaire était conséquente, mais cela ne lui apporterait qu'un poids à l'estomac.
Tous se firent attentifs. Le démon, les ombres et Fleur de Coton attendaient, se demandant ce qui allait se passer. Rien. Le chef balaya donc ses mignons d'un revers de... tentacule ? Un genre d'appendice noir, surgit de son corps, frappant ses cibles avant de se rétracter. Le Lunaris ne connaissait pas grand-chose à ces êtres mais il savait que la lumière ne leur faisait pas de bien. L'aube approchait mais trop lentement pour lui être d'un quelconque secours. Que pouvait-il faire ? Dans son dos, une petite voix s'éleva :
- Penses-tu pouvoir le vaincre si nous illuminons la scène ?
C'était la petite fée qui lui avait donné les informations. Il ne s'était pas attendu à la voir ici ! Mais il était prêt, il se battrait pour sauver le Bois des Fées. Alors il accepta sa proposition et, lorsqu'elle lui fit signe, il se mit à courir vers son adversaire. Surpris, celui-ci prit un premier coup avant de se recroqueviller dans un cri de douleur : les fées avaient invoqué leur magie. En cercle autour d'eux, elles illuminaient les lieux. Les petites ombres s'évaporèrent aussitôt et le démon lui-même sembla rétrécir. Mais sa magie obscure s'activa, comme des flammes qui dansaient sur tout son corps.
Fleur de Coton ne prit pas le temps de profiter du spectacle et plongea, crocs et griffes en avant, paré à un rude combat. Son ennemi était plus que coriace. Sans aide, il aurait été vaincu en deux coups. Mais ainsi, il avait une réelle chance. Du moins s'en persuadait-il à chaque fois qu'il sentait la chair âcre du démon dans sa gueule. Il prenait de méchants coups et son sang coulait, l'affaiblissant. Mais il se relevait et repartait.
La lumière des fées commença à faiblir. C'était trop tôt ! Certes, son adversaire semblait en mauvaise posture, mais sans la magie de ses alliées, il n'était pas certain de pouvoir gagner. Avec l'énergie du désespoir, il se propulsa sur ses pattes, droit vers ce qui tenait de gorge au démon. Il plongea ses griffes, arrachant sans discernement. Enfonça ses crocs. Ferma les mâchoires. Et releva la tête vers le ciel, malgré la résistance de la chair. Puis il s'effondra, inconscient.
Ce furent les fées qui lui racontèrent la suite. Avec sa dernière attaque, il avait porté le coup fatal. Elles avaient eu peur en voyant qu'aucun des deux ne bougeait mais finalement, en osant s'approcher, elles avaient pu constater l'issue du combat. Fleur de Coton avait vaincu le démon, sauvé la forêt et accompli sa mission ! Il resta alité plusieurs jours pour se remettre de ses blessures. Et lorsqu'il pu enfin retourner en patrouille, il constata que si la bataille était gagnée, les ombres n'avaient pas disparu. Finalement, sa mission n'était peut-être pas achevée...